Dans l’univers envoûtant de la tauromachie, chaque geste, chaque couleur, chaque mouvement est chargé de significations profondes, imprégnées de tradition et de symbolisme. Au cœur de l’arène, parmi les rugissements des foules et les passes audacieuses des matadors, le président occupe une place particulière. Armé de mouchoirs aux teintes variées, il devient le gardien des règles et des traditions, émettant ses décisions avec l’autorité d’un juge souverain.
Le mouchoir blanc
Le spectacle commence dès que le président agite son mouchoir blanc, symbole de pouvoir et d’autorité. Ce moment, connu sous le nom de « paseo », donne le coup d’envoi de la corrida, autorisant l’entrée en piste des protagonistes de la corrida. Il est également accompagné du son joyeux de la musique, enveloppant l’arène d’une atmosphère électrique. Le mouchoir blanc est également utilisé par le président pour octroyer les trophées au torero (1 ou 2 oreilles ou 2 oreilles et la queue = 1, 2 ou 3 mouchoirs blancs). Les mouchoirs blancs servent aussi pour indiquer les changements de tercio.
Il permet aussi de donner un signal à la musique pour commencer à jouer durant la faena.
Le mouchoir blanc n’est pas le seul à danser dans les mains du président.
Le public utilise également ce mouchoir pour réclamer les récompenses à la présidence.
Le mouchoir vert
Le mouchoir vert, couleur de l’espoir et du renouveau, trouve sa place lorsque le toro se révèle inapte au combat. Alors, tel un acte de clémence, le président déploie le mouchoir vert, permettant ainsi le remplacement de l’animal défaillant, préservant ainsi l’intégrité du spectacle.
Mais l’arène n’est pas uniquement le théâtre de la victoire et de la bravoure. Elle est également le lieu où la justice s’exprime.
Le mouchoir rouge
Lorsqu’un toro dévoile sa lâcheté en refusant le combat, le président brandit le mouchoir rouge, condamnant ainsi l’animal aux banderilles noires, symboles de son ignominie. On parle d’un toro « manso ».
Pourtant, même au cœur de l’adversité, la reconnaissance trouve sa place.
Le mouchoir bleu
Le mouchoir bleu, couleur de l’infini et de la grandeur, est réservé à ces toros exceptionnels, dont la bravoure et la noblesse transcendent l’éphémère. À eux, le tour d’honneur posthume (vuelta al ruedo), célébrant leur mémoire et leur héritage dans l’histoire de la tauromachie.
Le mouchoir orange
Et enfin, il est une couleur rare, mais empreinte d’une profonde humanité : l’orange. Lorsque la grâce divine se manifeste, que la grâce d’un toro exceptionnel émeut les cœurs et impressionne les esprits, le président déploie le mouchoir orange, accordant ainsi une rédemption inattendue, une seconde chance, dans l’arène implacable de la corrida. Le toro est gracié.
Ainsi, chaque mouvement du président, chaque couleur de son mouchoir, raconte une histoire, évoque une émotion, et perpétue une tradition millénaire. Dans ce monde de passion et de courage, où le toro et le torero se défient dans un ballet de vie et de mort, le président demeure le gardien de l’équité et de la grandeur, tissant le fil invisible qui relie le passé au présent, l’homme à la bête, dans un éternel duel d’émotions et de symboles.