Au cœur de la Camargue, le domaine Paul Ricard de Méjanes s’apprête à vibrer sous les sabots des chevaux et le souffle des taureaux. La tradition estivale du Rejon d’Or, cette célèbre corrida équestre qui attire les passionnés de tauromachie, se tiendra cette année le dimanche 13 juillet à 18h.
Un cartel prestigieux pour le Rejon d’Or 2025
L’affiche de cette édition s’annonce particulièrement relevée. La star française Léa Vicens sera au centre de ce rendez-vous incontournable, accompagnée de deux cavaliers de renom : Leonardo Hernández et Guillermo Hermoso de Mendoza. Ces trois rejoneadores de talent s’affronteront dans une compétition élégante face à des toros des frères Gallon, pour décrocher le prestigieux trophée.
Pour les aficionados, ce moment représente bien plus qu’un simple spectacle. C’est la célébration d’un art équestre ancestral où la communion entre le cheval et son cavalier atteint son paroxysme face au toro brave.
America’ Méjanes : quand la Camargue rencontre le Far West
Mais cette année, une surprise attend les habitués du domaine. Le week-end précédant le Rejon d’Or, Méjanes accueillera un événement plus inattendu intitulé “America’ Méjanes”. Cette programmation inhabituelle interroge, mais plonge en réalité dans l’histoire passionnante du lieu et de son fondateur.
Pour comprendre cette association surprenante entre culture camarguaise et américaine, il faut revenir aux passions de Paul Ricard lui-même. L’entrepreneur marseillais nourrissait une profonde admiration pour l’Amérique d’Henry Ford et l’esprit pionnier qu’elle incarnait.
Mais ce n’est pas tout. Le maître de Méjanes était également un fervent amateur de westerns et de la mythologie du Far West. Sa fascination était telle qu’il s’essaya lui-même à la réalisation de films dans ce genre emblématique du cinéma américain.
Quand les Indiens Cree foulaient le sol camarguais
L’événement “America’ Méjanes” fait également écho à un épisode méconnu mais fascinant de l’histoire du domaine. Dans les années cinquante, Paul Ricard organisa la réception d’un groupe d’Indiens de la tribu des Cree au cœur de la Camargue.
Ces invités aux noms évocateurs – Nuage de Guerre, Plumes Grises, Petit Buffalo, Aigle Blanc, Astre Solaire – tous vêtus de peaux de bison tannées, furent accueillis selon un cérémonial élaboré. Les gardians à cheval, parmi lesquels figuraient Patrick et Danièle Ricard, Charles Fidani et Marius Lescot, leur rendirent hommage lors d’une cérémonie mêlant traditions camarguaises et amérindiennes.
Ce moment d’échange culturel exceptionnel témoigne de l’ouverture d’esprit et de la curiosité de Paul Ricard pour des traditions différentes mais qui, d’une certaine façon, font écho à l’esprit camarguais : respect de la nature, tradition équestre et vie en harmonie avec les éléments.
La Camargue et l’Amérique : des univers qui se répondent
Cette rencontre entre deux mondes n’est finalement pas si surprenante. Les gardians camarguais et les cowboys américains partagent de nombreuses similitudes dans leur rapport au cheval, à la nature sauvage et au bétail. Leurs traditions respectives, bien que développées à des milliers de kilomètres de distance, révèlent des parallèles saisissants.
Le domaine de Méjanes, fidèle à l’esprit de son fondateur, continue ainsi de surprendre en proposant des événements qui dépassent le cadre traditionnel tout en restant ancrés dans un patrimoine culturel riche et vivant.
Pour les amateurs de tauromachie comme pour les curieux, ce mois de juillet 2025 offrira donc un voyage entre deux continents, deux cultures équestres, avant de culminer avec le prestigieux Rejon d’Or qui promet, une fois encore, de faire vibrer les arènes camarguaises.
Et si l’âme de Paul Ricard plane toujours sur son domaine, nul doute qu’elle se réjouira de voir ses passions continuer à faire rêver les visiteurs de Méjanes…